le VB est une « œuvre » humaine

 

 

 

            Le cinéma, la littérature, les sciences physiques…, en tant qu’activités humaines, ont produit des œuvres, culturellement marquées et historiquement datées (films, livres, théorèmes).

 

Avec un brin de cynisme, la torture et la pornographie sont, elles aussi, des activités sociales et culturelles ayant produit des œuvres et développé, durant leurs évolutions, des techniques corporelles faisant apparaître toute l’ingéniosité (perversité ?) de l’humain.

 

Au même titre, les Sports sont les œuvres de l’humanité sur le plan des activités physiques de confrontations codifiées à des milieux physiques, sociaux dans un but performatif.

 

Les Humains qui, délibérément, se rassemblent pour se confronter, dans le respect d’un règlement, développent des activités adaptatives, transforment leurs réponses techniques et tactiques et d’une manière dialectique font que le règlement se transforme en prenant en compte ces nouvelles réponses adaptatives. Les œuvres constitutives de l’activité sportive sont donc, comme pour la littérature, en construction permanente. Elles sont datées, mais aussi évolutives. Elles sont porteuses des valeurs de leurs créateurs, mais aussi, des individus qui les ont fait évoluer.

 

Le VB détient donc une dynamique évolutive, comme l’ensemble des sports collectifs s’appuyant sur les relations dialectiques :

 

  • Activité adaptative offensive ó activité adaptative défensive.
  • Inventions technico-tactiques ó évolutions réglementaires.

 

Ces moteurs de l’évolution donnent le sens de l’œuvre.

 

 

 

Préserver l’intérêt de l’œuvre en jouant sur les règles.

 

 

 

Initialement inventé par W. Morgan à la fin du XIXème siècle pour soustraire les étudiants aux ennuyeuses séances de gymnastique, la « mintonette » répond aussi à des finalités de non violence (séparation des équipes), de polyvalence (tout le monde passe à tous les postes), de défi ludique (frapper le ballon de volée pour protéger la cible sur laquelle les joueurs évoluent).

 

La question du sens de l’œuvre VB : Qu’est-ce qui pousse des Humains à s’opposer collectivement au-dessus d’un obstacle haut avec des frappes franches sur un ballon léger en cherchant à atteindre une cible sur laquelle les autres Humains évoluent ?

 

Les règles pour préserver le sens : Comment faire pour que ceux qui possèdent le ballon n’aient pas trop de facilité pour atteindre la cible ou que ceux qui ne le possèdent pas n’aient pas trop de possibilité d’en empêcher l’atteinte ?

 

 

 

La règle autorisant, au maximum, trois touches par équipe, garantie, à haut niveau depuis le milieu du XX siècle, un certain équilibre entre les droits des attaquants de tenter d’atteindre la cible adverse et les possibilités des défenseurs de protéger cette cible : le rapport de force entre l’attaque et la défense.

 

Les trois touches existent car l’Humain considère que l’œuvre serait moins intéressante à pratiquer et moins belle à regarder en deux touches ou en quatre touches plutôt qu’en trois.

 

S’il y avait quatre touches ou plus (comme au départ où le nombre de touches était illimité et le dribbling autorisé) l’œuvre ne serait pas intéressante car les Humains possédant le ballon auraient trop de chances d’atteindre la cible des autres Humains.

 

S’il y avait deux touches, l’œuvre ne serait pas intéressante car les Humains possédant le ballon n’auraient pas assez de chances d’atteindre la cible des autres Humains.

 

En ce sens, la règle des « trois touches » en VB est un processus d’humanisation. La contrainte réglementaire des trois touches oblige à entrer dans un processus de transformation (de rapport au temps, à l’espace…), donc d’humanisation. Les Humains se confrontant en VB cherchent à se mettre le plus rapidement possible en situation de tir, cherchent à produire de l’incertitude temporelle, spatiale, événementielle, cherchent à percevoir la situation (dé)favorable de tir pour agir en fonction (tirer ou conserver). De cette contrainte majeure découlent des organisations individuelles et collectives pour répondre à l’enjeu de l’atteinte d’une cible adverse protégée collectivement. 

Pour aller plus loin : http://www.epsetsociete.fr/IMG/pdf/vb.pdf